Comme on a le bonheur de profiter d’une météo bien pourrie aujourd’hui, j’ai profité de la dépose des carters du moteur en cours d’assemblage pour lui faire un petit traitement préventif.
Un des points faibles connus sur nos vielles est le taraudage de la vis inférieure du carter de filtre à huile.
L’alu est particulièrement fragile à cet endroit et il est fréquent que, par les démontages répétés et un dosage du serrage un peu optimiste, le taraudage cède facilement.
Le défaut d’autant plus courant sur les modèles équipés de carter en magnésium. Ces carters sont présents sur les 2KF et surement d’autres (43F, 34L ?).
Le magnésium, s’il est léger, a par contre l’inconvénient d’avoir des propriétés mécaniques pas terribles (tout du moins pour les pièces moulées).
Bref, sur mes carters pas de soucis mais bon, ça évitera un démontage non prévue lors d’une vidange.
Toujours désagréable de voir une opération simple se finir en bécane immobilisée, parce qu’on n’a pas le matos ou le joint de carter sous la main.
Premier truc, déposer le carter d’embrayage. Là, pas de difficulté, ça peut se faire à l’occasion d’une vidange, mais reste possible avec l’huile dans le moteur. Il suffit d’incliner un peu la bécane du côté opposé.
Une fois déposé, voici comment débouche la vis côté interne du carter.
Avant de débuter, j’ai vérifié les côtes du trou lisse et de la longueur taraudée.
On peut voir qu’en fait, la longueur taraudée n’est pas si faible que ça (environ 11 mm). La qualité de l’alliage est donc aussi en cause dans le fait que ça foire si facilement.
Voici comment se présente un kit hélicoïl. Un foret et un taraud spécifiques. Un outil de pose et un axe servant à casser la petite languette d’entrainement, une fois l’insert posé.
On peut trouver ce genre de kit un peu partout sur la Baie, pour une vingtaine d’euros port compris.
Je vous conseille de prendre en plus 1 ou 2 pochettes d’inserts supplémentaires la boite en contenant en général une dizaine.
Maintenant c’est simple, y’a qu’à percer. En le faisant de l’extérieur vers l’intérieur, pas de risque de dévier si l’on n’est pas équipé de perceuse à colonne.
Pareil, toujours aussi simple, le taraud est parfaitement guidé, de la même manière.
Alors ici, petit détail que l’on voit bien mieux maintenant, le nouveau Ø étant plus important :
Il y un petit conduit allant du logement du filtre à huile et débouchant dans le passage de la vis. Il permet à l’huile de couler quand on retire la vis et ainsi, déjà faire baisser le niveau dans le logement avant l’ouverture.
Le truc, c’est que dans le montage d’origine, ce trou débouche dans le taraudage. On fera donc bien attention à le laisser libre lors de la pose de l’hélicoïl. Sans cela, le trou s’en retrouverait bouché. Ce n’est pas dramatique mais la quantité d’huile à couler sera plus importante lors du retrait du carter de filtre.
Contrairement au perçage / taraudage, je pose l’insert à partir de l’intérieur. C’est plus facile pour casser la languette au cas où la dernière spire de l’insert se retrouverait trop près de la sortie du trou.
Techniquement, l’hélicoïl est une espèce de ressort. Lors de la pose, il se déforme légèrement en prenant un aspect conique. Ainsi une fois posé, il reprend sa forme initiale et se bloque dans le taraudage. Pas besoin de le coller en plus.
Et voilà. Il est en place, la languette auto cassante retirée et le trou d’évacuation de l’huile toujours dégagé.
Et avec la lumière
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Vis reposée pour la vérif : nickel
C’est pas bien compliqué à faire, c’est à la portée de tous et garanti sans emmerdes pour les prochaines vidanges.
En plus du kit et des outils habituels utilisés pour la dépose, ne sont nécessaires qu’une perceuse et un tourne à gauche.
Passons au nettoyage et à la peinture des carters maintenant
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