Dimanche 06 : tout est prêt. Mais vraiment tout, tout est attelé, tout est en voiture, le repas de midi est dans la glacière, la dosette du café du lendemain est déjà dans la machine, j’ai préparé mes vêtements pour le lendemain, on dirait une veille de rentrée de CM1.
J’ai plus qu’à me lever, prendre mon petit déj et démarrer.
Réveil à 5h45, j’ai pris une grosse demi-heure de marge pour pas stresser, contrôler le sanglage de la moto plusieurs fois, voir m’arrêter prendre un café sur l’autoroute.
Bien évidemment, 1h du mat passé je fixe le plafond les yeux grands ouverts
Lundi 07 6h20 : MERDE !
J’ai pas entendu le réveil put***. Allez la demi heure de marge tu l’oublies
Je commence à stresser à mort. Pourquoi je stress ? Pour le moment je suis pas en retard c’est bon.
Je met mon nez dehors, la vache, -2°C… Je cherche en panique de quoi gratter les vitres du Toyota toutes givrées.
6h50 : ce coup-ci je suis parti, c’est tendu mais je devrais être pile poil a l’heure.
7h : un grand gauche en devers, le voyant ESP du Toy qui s’allume, la remorque commence à pousser le Toy vers l’extérieur du virage, l’ESP qui fait n’importe quoi, perturbé par la remorque… Il devait y avoir du verglas.
C’est bon, grosse frayeur mais plus de peur que de mal. Allez, je repars.
Ça commence mal cette journée…
7h30 : les 3 files de l’autoroute bouchées, il manquait plus que ça. Je suis à l’arrêt une petite demie heure.
Le soir j’apprendrais par Nice Matin qu’un homme a garé sa voiture sur la BAU et s’est jeté sous un poids lourd pour mettre fin à ses jours. Rétrospectivement je m’en veux de l’avoir maudit de toutes mes forces
8h00 :je devrais être au briefing, je suis à plusieurs dizaines de km du circuit, toujours sur l’autoroute. Le 3L D4D du Toyota donne tout ce qu’il a sur la file de gauche
Il fait super beau, ça c'est le point positif. Ici le rocher de Roquebrune (83) éclairé par la douce lumière du matin:
8h25 : j’arrive en panique dans les paddocks, je jette le vaillant Toyota là où je trouve de la place, et je file en courant vers le box des organisateurs.
Dans le box le mec de l’orga me donne un sticker à coller sur la moto et lâche nonchalamment « Vas-y sert toi un café, on fait le briefing dans 5-10 minutes ». Pardon ???
Je retourne décharger la moto, et j’assiste au briefing. Rien de révolutionnaire : faire gaffe à soi et aux autres, faire attention quand on entre et on sort de la piste. En gros.
8h45 : le groupe débutant à le droit à un briefing un peu plus basique, sur le circuit et ses différents virages : comment aborder chaque virage, et sur quel rapport.
J’aperçois Ju qui vient d’arriver, trop bien
9h00 : première session à 9h15, il est temps d’aller mettre la combi et démarrer la moto.
Surprise : vous vous rappelez quand j’ai dit qu’il avait fait très froid dans la nuit du dimanche au lundi ? Ouais bah la moto a dormi dehors sur la remorque…. Résultat la batterie lithium est gelée, Wall-E démarre pas. On tente une poussette avec Ju, impossible, ça comprime ces bêtes là
:
Je trouve une prise électrique chez un voisin de paddock, et je mets le chargeur de batterie Lithium en route. Heureusement que c’est du lithium, ça charge en 5 minutes. La moto démarre.
Il me reste 5 minutes avant la première session, on est bons, je vais me mettre en pré-grille.
9h15 : sonomètre OK, contrôle de la jugulaire et de la présence de la dorsale. Petite tape sur l’épaule d’un des organisateurs, accompagné d’un « Allez, vas-y, et chauffe bien les pneus c’est froid»
Je m’élance
Ça y est on y est !
C’était mal parti depuis ce matin mais ce coup ci c’est bon, plus rien ne m’arrête. Le stress s'envole.
La vache il fait froid, ma combi est en cuir perforé en face avant et il fait à peu près 1 ou 2°C. Je fais des gros freinages et des grosses accélérations moto droite pour faire monter les gommes en température.
Au bout de 2 tours je me décide à hausser le rythme. Pfff c’est absolument génial, à ce moment-là je sais que je suis accro à la piste, c’est mort. Pourquoi j’ai attendu si longtemps pour faire ça ?
Les tours s’enchainement, je commence à prendre mes marques, essayer de trouver les bonnes trajectoires. Pas évident, je me rends compte que j’ai pas assez écouté au briefing débutant (le stress, encore et toujours)
Drapeau rouge, fin de session, je sors de la piste et je vais retrouver Ju dans les paddocks.
Je vire mon casque et un sourire indéfectible est présent sur mon visage. J’ai qu’une hâte : la prochaine session, à 10h15.
Je laisse la moto souffler et on va boire un café avec Julien. A nouveau un briefing débutant dans le box.
10h15 : Deuxième session. Ce coup-ci je me concentre sur mes points de freinages (pour le moment je freine 100m trop tôt) et je commence à dégrossir les trajectoires sur certains virages.
Je fais toute la session avec un mec en ZX6R devant moi qui m’avait allumé en première session. Ce coup-ci je me surprends à le tenir et je me cale dans sa roue.
Toujours autant le kiff. J'ai trouvé ma nouvelle passion
11h15 : troisième session. Ah bah non, un gars s’est sorti à la précédente session (heureusement sans gravité), tant que le médecin n’en a pas fini avec lui, plus aucune moto sur la piste.
Je range la moto, et je rejoins Ju au bord de la piste pour regarder passer les catégories « confirmé » et « pilote ». Les gars sont extraterrestres ou quoi ? Ça roule hyper fort.
12h : Avec la ridelle de la remorque et le rail de monté on se bricole une table et un banc sur la remorque. Le soleil est de sorti, on est bien là !
J’étais mort de faim, le petit dej est loin, et mine de rien c’est physique la moto sur piste, même pour un poirot.
CR de l'après midi au prochain message, peut être ce soir si le mal de tête me laisse tranquille.